25 Juin

Monter au créneau de la qualité

Cardinal François MartyNous avons retrouvé un texte du Cardinal Marty intitulé « Monter au créneau de la qualité », paru en 1982. Son actualité est si criante que nous avons choisi de le reproduire ici…

 

« Les écoles catholiques sont « un service d’Eglise parmi d’autres, une chance pour le monde contemporain » (Paul VI). […] L’Eglise a mission d’être présente au monde de chaque génération, donc auprès des jeunes de ce temps. Le message évangélique n’est pas neutre. La vie humaine non plus. La vie d’un jeune chrétien doit être construite dans la foi ; la foi doit être plantée dans sa vie. Toute vie a une dimension humaine et spirituelle, les deux étant étroitement liées.

 

L’Ecole catholique veut faire réussir les jeunes selon cette double dimension qui est dans le dessein de Dieu sur eux. Jean-Paul II affirme que « les familles ont droit à des écoles qui correspondent à leur propre vision du monde ». Dieu en tant que tel n’est pas au programme du bachot, mais les questions du programme ne sont pas indifférentes ni à Dieu, ni à ceux qui se réclament de Lui. Dieu est, ou il n’est pas. S’il existe, aucun objectif ne peut être neutre. Les jeunes chrétiens veulent participer à la construction du monde, mais selon le dessein de Dieu. Ils ont quelque chose d’original et d’irremplaçable à apporter.

 

Le monde actuel est dur. Les jeunes sont affrontés à l’indifférence, à la mal-croyance, à l’incroyance. Une éducation chrétienne doit être solide et exigeante. Ce n’est pas le moment de baisser les prix pour attirer les clients, ni de constituer des emballages attrayants qui tromperaient sur la qualité de la marchandise. L’existence chrétienne n’est pas une gentille croisière tranquille et sécurisante. Les jeunes ont besoin d’une identité chrétienne ferme, d’un courage solide pour vivre leur foi, d’une audace inventive pour proclamer la bonne nouvelle sur les places du monde moderne. « Le monde moderne a besoin de témoins », a dit Jean-Paul II en quittant le sol de France, le 2 juin 1980. L’Ecole chrétienne doit construire des témoins visibles et crédibles.

 

Cette exigence concerne tout ce qui constitue l’école et son environnement : les éducateurs, les élèves, les familles, les relations. L’environnement des jeunes est à la dimension du monde. L’école doit être ouverte sur l’universel ; elle doit ouvrir les jeunes à la dimension de la vie et de la souffrance du monde. Tout projet éducatif doit être cohérent avec le but à atteindre dans toutes ses composantes.

 

« Tenez bon… Il faut tenir bon », disait le Cardinal Saliège. Mais ne restons pas inactifs sur le rivage, alors qu’il y a une tempête en pleine mer. Croyons à la jeunesse de l’Evangile, et à sa force, pour la jeunesse d’aujourd’hui et pour l’avenir du monde. Le test de l’Ecole catholique, c’est l’Evangile. L’Evangile ne change pas, mais chaque génération de chrétiens écrit de nouvelles pages en termes concrets. Montons au créneau de la qualité pour l’école catholique. »