12 Avr

Se réconcilier avec Dieu

Mardi prochain, 12 avril, le Sacrement de la Réconciliation sera proposé aux élèves et aux Professeurs de l’Institution. Plusieurs prêtres ont accepté de donner leur matinée pour que tous ceux qui le souhaitent puissent se confesser à l’approche de Pâques.

 

Se confesser n’est pas forcément facile. Il ne faudrait pas, en tout cas, ajouter à cette démarche la crainte devant le rituel : comment se présenter ? Comment cela se passe-t-il ? Y aurait-il des « formules » à dire ? Toute sorte de questions bien légitimes pour tous ceux qui découvrent ou redécouvrent ce sacrement. Cette note s’adresse en particulier à eux. Voici donc le déroulement « classique », un peu simplifié, de ce sacrement de la réconciliation, pour que la rencontre avec Dieu – ce qu’est tout sacrement – en soit encore plus simple, lumineuse et – mais oui ! – joyeuse.

 

On arrive, on salue le prêtre, on se présente rapidement : comme, par exemple, si on le veut, son prénom. Cette démarche de la présentation simple me semble essentielle. Dire son nom c’est déjà beaucoup pour créer une relation de confiance. On peut dire : « Bénissez-moi, mon Père, parce que j’ai péché », premier appel à la miséricorde. Le prêtre vous bénit (= dit du bien de vous à Dieu) et vous engage à la confiance.

 

Puis vient la confession des péchés : la parole est à vous. Dans l’esprit de ce sacrement, il s’agit de se présenter en vérité, en simplicité, en confiance devant Dieu qui est Amour. Se rappeler d’abord cette « identité » de Dieu permet de se présenter à lui tout autrement que devant un miroir !

 

Le prêtre dit un mot et peut engager le dialogue avec vous. Simplement, là aussi, de part et d’autre. Un mot de saint Jean Bosco peut vous aider à comprendre « ce qui se passe » du côté du prêtre : « Dites-vous bien que lorsque vous confessez quelque chose de grave à un prêtre, vous ne baissez pas dans son estime, vous montez dans son estime ». Écho du « Qui s’abaisse sera élevé » de l’Évangile de Luc 18, verset 14.

 

Il peut ensuite vous demander un acte concret ou une prière à dire chez vous, une fois la confession faite, c’est ce qu’on appelle techniquement la « pénitence », qui peut manifester soit la réparation d’un acte qu’on a commis, soit simplement le premier pas sur une route de conversion.

 

Vous pouvez ensuite, si vous le désirez, dire l’acte de contrition (différent du Confiteor, que l’on peut dire en début de la messe). L’acte de contrition « classique » est : Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offensé car vous êtes infiniment bon, infiniment aimable. Je prends la ferme résolution avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence.

La mention « avec le secours de votre sainte grâce » est importante car sinon, dire « je promets de ne plus vous offenser » peut sembler une promesse impossible à tenir ou même à dire !

Il existe d’autres actes de contrition : Jésus, Fils de Dieu Sauveur, prends pitié de moi pécheur ou encore Mon Dieu, j’ai péché contre toi et mes frères, mais près de toi se trouve le pardon. Accueille mon repentir et donne-moi la force de vivre selon ton amour.

A vous de choisir, pour ce qui vous convient le mieux. Ces mots, en fait, résument votre démarche de demande de pardon.

 

Puis le prêtre vous donne l’absolution :

Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ; par la mort et la résurrection de son Fils, qui a réconcilié le monde avec lui et qui a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés par le ministère de l’Église, qu’il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés. Amen.

Il peut ajouter :

Que la Passion de Jésus Christ, notre Seigneur, l’intercession de la Vierge Marie et de tous les saints, tout ce que vous ferez de bon et supporterez de pénible contribue au pardon de vos péchés, augmente en vous la grâce pour que vous viviez de Dieu. Et il termine en disant : « Allez dans la paix et la joie du Christ ». A quoi vous pouvez répondre : Amen.

 

Ce schéma est celui des missels mais, vous verrez, le prêtre peut le réduire en vue d’arriver à l’essentiel (seule la formule d’absolution ne change pas), à une certaine forme de spontanéité et de simplicité. Se confesser, c’est redevenir simple. Dieu seul est parfaitement simple. Nous approcher de lui enlève le côté parfois très compliqué de nos existences.

 

Pour finir, un charmante petite histoire de l’écrivain russe Dostoïevski (L’Idiot, livre 2, IV) : « Je rencontrai une femme du peuple avec un enfant. La femme était jeune, l’enfant pouvait avoir six semaines. Et voilà que l’enfant lui sourit pour la première fois. Je la vis donc faire le signe de croix très pieusement. – ‘Qu’as-tu donc, jeune femme [ …] – « Voilà, me répondit-elle, quand une mère voit le premier sourire de son enfant, elle s’en réjouit tout comme Dieu quand il aperçoit du haut du ciel un pécheur qui se met à l’invoquer de tout son cœur’ […] Mais c’est là la pensée fondamentale du Christ. Une simple femme du peuple. Mère, il est vrai. »

 

Trois textes d’Evangile pour nous rapprocher de Dieu : Luc 18, 9-14 ; Luc 23, 39-43 ; Marc 10, 46-52.

 

Source :

http://www.dominicains.fr/fre/menu/nav_magazine/reflexion/liturgie/decouvrir_ou_redecouvrir_le_sacrement_de_reconciliation