03 Avr

Décès de M. Marcel Vossier, ancien professeur

Nous avons appris, hier soir, le décès de Marcel VOSSIER, ancien professeur de Lettres de l’Institution.

 

Reconnaissante pour une carrière aussi dévouée, l’Institution présente à sa famille ses condoléances émues. Les funérailles de M. Marcel Vossier ont été célébrées jeudi 9 avril, à 11h, en l’église Saint-Godard de Rouen. A l’issue de la cérémonie, M. Alain SYSTERMANS, ancien Directeur, a prononcé des mots d’une chaleureuse justesse et d’une vraie pertinence, exprimant ainsi ce que beaucoup ressentaient ou avaient en mémoire : ils sont reproduits ci-dessous.

  

Nous publions enfin, en bas de page, les articles qui lui furent consacrées à l’occasion de son départ à la retraite, l’été 1984 : discours de l’abbé MORIN et réponse de Marcel VOSSIER… Quels panaches !

 

MARCEL VOSSIER

  

Monsieur Marcel VOSSIER arrive en 1956 à l’Institution Join-Lambert, où il enseignera le français, le latin et le grec jusqu’en 1984, année où il prend une retraite amplement méritée.

  

M. Vossier, voici ce que vous disait le Père Morin, Supérieur de Join-Lambert, lors de ce départ en retraite – j’indique bien mes sources, car Monsieur Vossier n’aimait pas du tout le  plagiat dans les dissertations que lui rendaient ses élèves ! –  je cite :  «  Monsieur Vossier, vous êtes dans la lignée d’un message transmis par Joseph-Hippolyte Join-Lambert. Page vivante, originale, éducative, marquée du goût littéraire, d’une culture profonde, de la fermeté de vos convictions, marquée de cette exigence qui permet la formation du jugement, la saine critique, la possibilité des choix – c’est tout cela qu’a véhiculé votre enseignement des Belles Lettres. »

  

Pour nous, vos anciens élèves, vous étiez LE professeur, passionné et passionnant, certes exigeant, mais toujours soucieux de notre réussite. Extrait d’un rapport d’inspection : « Vivant et rigoureux, M. Vossier est un professeur expérimenté qui sait intéresser sa classe et la faire travailler avec profit. »

 

Nous ne vous avons pas souvent  vu assis à votre bureau ! Les dieux de l’Olympe étaient de vos amis. Il arrivait parfois que se déchaînent les colères de Zeus, toute feintes et motivées !  Vous admettiez volontiers que Zeus ou Apollon puissent se comparer à vous !

  

Pour nous, vos anciens collègues, vous étiez toujours présent, pétri d’humanisme, de courtoisie, d’écoute et d’humour. Vous aimiez faire partager votre culture et votre sens de l’humain.  Avant que n’apparût le terme « communauté éducative », et au-delà de votre enseignement, vous étiez soucieux de créer des liens – avec vos élèves, avec les professeurs, avec les personnels, avec les parents. Plus qu’un métier, une vocation !

 

Nous savions tous l’attachement que vous portiez à vos racines méridionales… cette terre et ce ciel de Provence que vous aimiez tant ! Pourtant, vous aviez décidé de rester dans le « grand Nord », sans doute retenu par son ensoleillement (comme aujourd’hui) – certes entrecoupé de petites pluies, de légers brouillards, et même de froid, osiez-vous dire ! Prévoyant, vous aviez toujours à portée de main un autre manteau ou gilet, sans oublier votre célèbre casquette , ou votre bonnet, qui nous permettaient de mieux vous reconnaître !

 

Votre pratique du tennis de table et du tennis rehaussait, s’il le faut, les encouragements que vous apportiez à la pratique des sports. Vous étiez un fidèle supporter des équipes de Join-Lambert, sur le terrain, et vous avez, entre autres,  présidé le Club de basket de Bihorel. Raquette en main, vous saviez faire ressortir le mérite de votre victoire, ou, s’il le fallait, l’injustice de votre défaite !

 

Vous entrepreniez de longues marches, la cape virevoltant au gré de vos grands pas, avec parfois un sens original de l’orientation ! Sans doute plongé dans des pensées et méditations dont vous aviez le secret !

            

Monsieur Marcel Vossier, merci pour tout ce que vous nous avez  apporté !  Vous demeurerez dans notre mémoire. Et permettez-moi, en dernier lieu, de citer vos propres propos : « Nous savons que la présence matérielle n’est pas tout, nous croyons en l’esprit. »

 

Alain SYSTERMANS