05 Oct

Messe de rentrée de l’Enseignement catholique

Messe 2oct18 01Mardi soir dernier, en la fête des saints anges gardiens, les établissements catholiques rouennais se rassemblaient à la Cathédrale Notre-Dame, autour de Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen.

L’homélie de Mgr Lebrun (ci-dessous) a été centrée sur l’esprit d’enfance, condition sine qua non de l’unité, elle-même indispensable à une annonce crédible de l’Évangile.

Et M. Laurent de Beaucoudrey, notre Directeur diocésain, de conclure, par 7 mercis, sympathiques, chaleureux, frappés au coin d’un enthousiasme communicatif, insistant sur la fécondité spirituelle de nos actions et des établissements.

Merci à tous ceux qui ont permis et préparé cet événement ; merci à vous tous – élèves, internes ou non, parents, professeurs, membres de l’O.G.E.C., de l’A.P.E.L., de la S.A. – qui êtes venus confier, dans la prière commune, cette nouvelle année scolaire et notre archevêque, sa personne et ses intentions.

Jean-Dominique EUDE, Directeur

 

Messe de rentrée de l’enseignement catholique 2 octobre 2018 – Les saints Anges gardiens Cathédrale Notre-Dame (Rouen)

 

Monition d’ouverture

Bienvenue, chers amis, pour cette première messe diocésaine de rentrée de l’Enseignement catholique. Avec le conseil de tutelle, avec le délégué épiscopal à l’enseignement catholique, M. Laurent de Beaucoudrey, avec le Père Geoffroy de La Tousche, j’ai souhaité placer ensemble notre année, votre année scolaire sous le regard du Seigneur.

Frères et sœurs, que votre année scolaire soit une année bénie !

Bienvenue à vous élèves et enseignants. Vous formez comme le cœur de la mission de nos établissements scolaires ; bienvenues à tous ceux qui sont à leur service : partenaires, gestionnaires, personnels des Ogec, chefs d’établissements et direction diocésaine, sans oublier les autres tutelles.

Le diocèse et l’enseignement catholique sont éprouvés par la mort dramatique du Père Jean-Baptiste Sèbe. Nous prierons encore pour lui, pour sa famille, ses proches, particulièrement la communauté éducative du Cours Notre-Dame Saint-Joseph et celle de Saint-Dominique. Des élèves de Saint-Do sont en communion avec nous depuis Lourdes où elle participe au pèlerinage du Rosaire ainsi que des élèves du lycée Providence Ste Thérèse que j’ai salués à leur départ ce matin.

C’est aujourd’hui la fête des saints Anges gardiens. Je ne sais pas si les enfants sont tous des anges ni s’ils considèrent leurs enseignants comme des anges gardiens, mais, tous, nous avons besoin d’être « gardés » de nos propres faiblesses.

Humblement, nous nous reconnaissons pécheurs et nous demandons au Seigneur de nous prendre en pitié. C’est ce que nous disons quand nous chantons Kyrie eleison ! Seigneur, prend pitié !

 

Lectures Ex 23, 20-23a ; Ps 90 Mt 18, 1-5.10

Messe 2oct18 02 

Homélie

« Celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi », dit Jésus (Mt 18, 5).

Jésus surprend ses disciples. Pour la communauté juive de l’époque, l’enfant est vraiment un mineur. Certes, Jésus se révèle comme le Messie, le Sauveur, le Bon pasteur. Mais il indique un nouveau chemin pour l’amour de Dieu, pour grandir dans l’amour de Dieu, une voie d’enfance.

« Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ?» ont demandé les disciples (Mt 18, 1). Ceux-ci veulent grandir, veulent bien faire, mieux faire. C’est parfaitement légitime, comme un jeune qui voudrait être sinon le premier de sa classe du moins changer de niveau chaque année, comme un enseignant qui voudrait être bien noté, comme un établissement scolaire qui voudrait avoir les meilleurs résultats, comme un organisme de gestion qui voudrait présenter la plus belle école. Tout cela est bon.

Mais Jésus replace notre mission dans sa mission. J’en relève deux aspects avant d’en venir aux anges que nous fêtons aujourd’hui.

« Si vous ne changez pas pour devenir comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux » (Mt 18, 3). Nous voulons quitter la dépendance qui est fondamentale chez l’enfant. En éducation, nous avons l’habitude de chercher l’autonomie, et c’est bon. Mais nous voyons se recréer d’autres formes de dépendances. Nous les appelons aussi « addictions » lorsqu’elles atteignent un niveau pathologique.

Il n’y a de juste autonomie que dans la reconnaissance de notre interdépendance profonde. L’enfant devient mur, en particulier l’adolescent, quand il commence à reconnaître qu’il a besoin de l’autre, de l’enseignant comme de ses parents, de ses amis et, si cela lui est donné, de Dieu. Cela est vrai des composantes de la communauté éducative qui ont besoin les uns des autres.

Cela implique de « changer », c’est-à-dire de modifier notre cœur. Que de concurrences inutiles parfois ! Que de recherche de pouvoir ou de reconnaissance stériles ! Les liens hiérarchiques et la bonne définition des tâches de chacun sont utiles. Elles seront productives si elles sont précédées de l’attitude de l’enfant qui voit l’autre d’abord comme celui qui l’aime, comme celui qui peut l’aimer, qui voit d’abord l’autre comme plus grand que lui : « Celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux » (Mt 18, 4).

N’ayons pas peur de reconnaître notre petitesse et l’appel à changer, à modifier notre comportement en entrant en nous-mêmes, en examinant notre cœur. L’autre samedi, après avoir célébré la messe au collège si affecté de Saint-Dominique, un enfant vient me voir : « Je voudrais m’excuser parce que j’ai eu de mauvaises pensées contre vous ». Cet enfant redevenait l’enfant qu’il était, qu’il est. Et il me communiquait la même grâce.

Le deuxième aspect fait appel à la foi chrétienne de manière plus radicale : « Celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom ; il m’accueille, moi ».

Jésus est le fils de Dieu fait homme. En devenant homme parmi les hommes, Dieu s’est uni à toute personne humaine. Jésus se reconnaît dans toute personne humaine qu’il aime comme lui-même. Aimer son prochain, c’est aimer Jésus, c’est aimer Dieu. Que les enseignants qui partagent la foi en « Dieu fait homme » soient dans la joie profonde d’accueillir, rencontrer et servir Jésus dans la personne des enfants. Sont-ils turbulents voire impossibles ? Ils sont alors encore Jésus qui a pris sur lui toutes les faiblesses, tous les péchés pour les crucifier sur la croix.

Que tous les enseignants, quelle que soit leur foi, ainsi que tous les membres de l’enseignement catholiques sachent que telle est la mission de leur établissement scolaire, dans le respect de l’itinéraire intellectuel et spirituel de chacun : accueillir tous les enfants dans leur vocation d’enfants de Dieu, dans leur vocation à l’amour sans limite, malgré nos limites évidentes.

Cette vocation « divine », Jésus la manifeste en affirmant la présence des anges : « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18, 10). Même les anges se mettent au service de chacun de nous à commencer par le plus petit. Nous les appelons les anges gardiens. Les anges nous servent, nous relient au Père des cieux, parce que Dieu nous aime comme il aime son Fils Jésus. Accueillons l’amour de Dieu Père, accueillons ses envoyés, les anges.

+ Dominique LEBRUN, Archevêque de Rouen

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