27 Juin

Des élèves éloquents

Après avoir lu et analysé quelques discours de célébrités politiques, les élèves de Seconde EURO ont été invités à prononcer eux-mêmes un discours pour défendre une idée qui leur est chère. En cette fin d’année, dans l’amphithéâtre de JP2Sup, ce fut un festival de prises de parole et les professeurs présents ont pu constater que cette jeunesse a des choses à dire. Les sujets abordés ont été extrêmement divers. En voici quelques-uns.

Sophie, Kalyani et Inès ont déploré les inégalités salariales entre hommes et femmes et se sont insurgées contre la difficulté d’accéder à des postes de haute responsabilité quand on est une femme. Bien sûr, elles ont dénoncé avec fermeté les féminicides. Razane a fait découvrir à plusieurs d’entre nous la réalité effroyable de l’excision. Garance a rendu justice à des savantes oubliées alors qu’elles ont participé aux progrès scientifiques de l’humanité.

Antoine nous a alertés sur les conditions de détention déplorables en France. Maxime nous a beaucoup touchés en nous interpellant sur le regard que nous portons sur la police. Benoît a dit « non » au port d’armes à feu en France.

Lucille a levé des tabous au sujet de la légalisation de l’euthanasie. Marie a montré les dangers de l’utilisation médiatique des enfants et Sophie a révélé le scandale de l’exploitation des enfants. Juline nous a fait comprendre le fonctionnement des algorithmes des réseaux sociaux qui nous enferment dans nos propres convictions en ne nous faisant échanger qu’avec des gens qui pensent comme nous. Hélène nous a fait réfléchir sur la liberté d’expression en démocratie.

Léonor s’est adressée au président de la Métropole pour protester contre la déforestation. Adèle et Séléna ont réussi à nous convaincre que nous mangeons trop de viande. Syméon a argumenté en faveur du nucléaire. Hugo s‘est inquiété des ravages de la drogue en France et Reina des ravages de la pollution.

Plusieurs se sont interrogés sur l’école en France : les lycéens n’ont pas assez de temps pour dormir ! Les cartables sont trop lourds et il faudrait en venir aux livres numériques. Le harcèlement scolaire tue !

Paul a rallié tous les suffrages en partageant son amour de la musique qui permet « une élévation de l’âme » et il a dénoncé « l’industrie de la musique ».

Impossible de citer tous les élèves et tous les sujets. Mais les professeurs ont été admiratifs devant le sérieux de leur démarche, la pertinence de leurs arguments, l’ouverture d’esprit dont ils font preuve. Le plus remarquable est que les discours se terminaient souvent par des perspectives d’avenir et des propositions. Bien sûr, il y eut des maladresses, quelques longueurs et parfois trop de timidité dans l’oralisation. Mais ces élèves n’ont rien à craindre du grand oral s’ils cultivent et développent ce qu’ils ont appris de l’art oratoire cette année.

Marie-Agnès DESCHAMPS, Professeur de Lettres