27 Mar

Croyez en vous !

Monsieur le Directeur,

Quelle fut ma joie de revenir à l’Institution il y a peu. Je garde de très bons souvenirs de mes quatre années passées en son sein et j’avoue même être parfois nostalgique de cette époque. Cette époque où j’étais encore inconsciente des exigences des études supérieures. Cette époque où je ne vous croyais pas quand vous nous parliez des attentes qui nous seraient demandées.

J’ai intégré la double-licences droit/économie-gestion à l’Université Paris cité (anciennement Université de Paris et encore plus anciennement Université Paris Descartes). Je suis très heureuse que mes Professeurs et M. Avril m’aient poussée dans ma filière. Grâce à elle, j’ai énormément appris sur moi (ma capacité de travail, mon caractère…). L’avantage d’obtenir deux diplômes en 3 ans est considérable ne serait-ce que pour la sélection en master 1 ou pour être sûre de notre orientation (il y a moins de chance de se tromper en étudiant deux domaines différents qu’en en choisissant un seul). Concernant la sélection en M1, la double-licences est considérée comme un parcours d’excellence. En général, nous faisons (surtout en économie) partie des meilleurs de l’amphithéâtre. Sur la promotion de 2021, la moitié a obtenu un vœu dans ces 3 premiers choix. La moitié a intégré Assas, d’autres Dauphine, Science po…

Si cela donne un certain nombre d’avantage cela ne veut pas dire que c’est facile. Le chemin fut rude. On peut comparer la double-licences à une prépa mais sans pression et DS toutes les semaines. Cependant, on travaille autant qu’eux et le niveau est aussi exigeant. Bonne élève au Lycée, je me suis prise un bon nombre de claques (entre les 5/7 à répétition, le grand nombre d’heures de cours ou le fait d’être 300 en amphithéâtre qui enlève la proximité avec les élèves, professeurs…). Malgré tout, j’ai tenu bon et j’en suis très contente. Je peux vous le dire l’Institution m’a énormément apporté pour affronter ces années.

Déjà, la persévérance que vous enseignez est primordiale. Échouer n’est pas dramatique quand on se relève. De plus, votre maître mot est la régularité. Effectivement, la régularité est essentielle pour ne pas se sentir submergée par les 40h de cours en début de L1 + la préparation des travaux dirigés. Mais ce n’est pas tout. L’Institution « force » à développer ces compétences sur le plan humain/social. Dans les exigences de mon parcours, je pense que c’est le point qui m’a le plus aidée. De nature réservée, je vais peu vers les autres mais j’ai pris sur moi et cela est une grande fierté. Ainsi, dans ma promotion de 20 élèves nous avons pu recréer une ambiance de Lycée. Sans cela, personne n’aurait tenu les trois années que nous avons vécu. Nous nous soutenons quand l’un de nous veut lâcher. En effet, c’est paradoxal : la Covid-19 nous a tous rapprochés. Nous avons passés énormément de temps ensemble sur Zoom pour nous expliquer les cours, nous motiver… Quand l’un de nous est en difficulté nous l’aidons (entre envois de fiches de cours, révisions de groupe…). L’entraide pourrait être la devise de ma promotion. Ce mot correspond à ce qu’on nous apprend au sein de JP2. A l’Institution j’étais souvent solitaire et je n’aidais presque personne. Cela n’est plus le cas. Votre graine a mûri !

Si je peux donner un conseil aux élèves de l’Institution, c’est de ne pas avoir « honte » de prendre du temps pour trouver sa méthode de travail. Il m’a fallu attendre 1 an et demi pour la trouver. Le tout, c’est de toujours se remettre en question quand vous avez devant vous un « échec ». Pourquoi avez-vous obtenu cette note ? Est-ce un manque de travail ? Si non, est-ce un défaut de compréhension d’exercice ? Des attendus des professeurs ? Un défaut de compréhension des grandes notions du cours ? etc. Une fois que vous aurez analysé ces points, il sera plus facile de trouver votre méthode. Pour cela, il ne faut pas se comparer aux autres. Ce n’est pas parce qu’ils travaillent jusqu’à 23h que vous en faites moins. Vous pouvez être plus régulier, travailler plus tôt, avoir besoin de moins de temps pour comprendre le cours. Croyez en vous !

Maintenant, je me sens épanouie dans mes études. J’aime ce que je fais et je vais arrêter l’économie pour me consacrer au droit. Si tout va bien, dans quelques années je serai avocate avec comme spécialité le droit rural. Une spécialité atypique, mais qui touche à beaucoup de disciplines (du droit pénal, au droit civil en passant par le droit des affaires ou des sociétés).

Cassandre de GOUY (élève de 2015 à 2019)