17 Avr

Sainte Fête de Pâques… Alléluia !

Voici le sommet de l’Évangile, voici la Bonne Nouvelle par excellence : Jésus, le Crucifié, est ressuscité ! Cet événement est à la base de notre foi et de notre espérance : si le Christ n’était pas ressuscité, le Christianisme perdrait sa valeur ; toute la mission de l’Église serait vidée de son élan, parce que c’est de là qu’il est parti et qu’il repart toujours. Le message que les chrétiens apportent au monde, le voici : Jésus, l’Amour incarné, est mort sur la croix pour nos péchés, mais Dieu le Père l’a ressuscité et l’a fait Seigneur de la vie et de la mort. En Jésus, l’Amour l’a emporté sur la haine, la miséricorde sur le péché, le bien sur le mal, la vérité sur le mensonge, la vie sur la mort. (Pape François – 2014)

Bonne, joyeuse et sainte

Fête de Pâques à vous tous !

 

Bénédiction Urbi et Orbi,

depuis Rome, aujourd’hui à 12h ;

en vidéo ICI.

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C’est l’histoire d’un œuf, en chocolat, ostensiblement exposé au self de l’Institution une semaine durant, pendant les jours précédant ces vacances de Pâques.

Car, comme chacun sait, à l’occasion de la réjouissance pascale, nous aimons déguster œufs, lapins, cloches et autres formes, toutes en chocolat. Mais l’œuf, de toute taille, reste privilégié… Déjà sur la table du Seder de Pessa’h (le Bēṣa, œuf dur, est l’un des sept aliments qui composent le plateau du Seder), l’œuf est passé dans la tradition chrétienne, symbole de vie et de résurrection. Progressivement, l’usage a fait qu’on s’est mis à décorer les œufs offerts à Pâques, à les transformer en œuvres d’orfèvrerie et… à les remplacer en œufs en chocolat.

Si la tradition voulait qu’on offrît à Louis XIV le plus gros œuf du Royaume, notre « Chef » des cuisines, notre cher M. Doudet, s’est mis en tête de faire réaliser un œuf de très grande taille, avec à la clé un jeu : exposé pendant une semaine, les élèves auraient à deviner le poids de cet œuf ; l’élève donnant le bon poids de l’œuf, à la troisième décimale près… repartirait avec.

Et c’est là que notre histoire commence.

Imaginez : un œuf somptueux, fascinant par sa taille, tout en chocolat noir, présentant en un creux un lion aux lignes épurées de chocolat blanc. À ses côtés, une urne permettant aux élèves d’y déposer leur pronostic sur papier libre. Et, en bout de file du self, chacun d’émettre son avis sur une simple estimation visuelle (la règle du jeu interdisait la possibilité de le soupeser). « Ça fait au moins 15 kilos ce truc-là » entendit-on ; mais aussi : « Moi, je parierais bien sur 5 ou 6 kilos ». Bref, l’urne se remplit, au fil des jours, d’une foultitude de papiers dont on peut penser que chacun de leur auteur était persuadé qu’il avait, non seulement trouvé le poids exact, mais aussi quelques chances de se pourlécher les babines au retour des vacances.

C’était sans compter sur l’un de nos chers internes, DF… Le pensionnaire, habile de son état et ayant indubitablement renforcé en notre sainte Maison ses capacités d’adaptation aux circonstances les plus diverses de l’existence, eut l’idée du siècle. Dans un premier temps, et très discrètement, il effectua une sorte de sondage géant auprès de ses camarades internes, estimant sans doute que la vérité s’incarnerait dans la moyenne statistique des confidences reçues. Las, il fut rapidement dépité par l’hétérogénéité peu probante de son enquête menée tambour battant. C’est alors que notre DF repéra sur l’œuf la signature de l’artisan. Ni une, ni deux, une petite recherche sur Internet et le numéro de téléphone du chocolatier fut vite trouvé. Imaginons la scène : « Allo ? Je me présente : Jean-Dominique Eude, Directeur de l’Institution Jean-Paul II… Je voulais vous dire que je suis particulièrement satisfait de l’œuf que vous avez réalisé et vous remercier pour ce très joli travail… Au fait, je ne me souviens plus bien… Combien pèse-t-il déjà ? » L’interlocuteur, à qui la voix frêle avait mis la puce à l’oreille, ne se démonta pas et prétexta qu’il ne souvenait plus exactement du poids ; que ses réalisations étant uniques ; qu’il était par conséquent difficile de les mémoriser toutes ; qu’il était très heureux que son travail plût autant, au point de recevoir un coup de téléphone du Directeur de la vénérable Institution rouennaise… Bref, chou blanc. Mais notre DF, que cet échec était loin d’avoir démonté, tenta de nouveau sa chance : « Allo ? Je souhaiterais, à l’occasion de Pâques, vous faire réaliser un grand œuf, avec, à l’intérieur un lion en chocolat blanc… Combien cela pourrait-il me coûter ? Quels sont les délais de fabrication ? Et… au fait… quel est le poids habituel de vos réalisations similaires ? » Le même interlocuteur, plutôt amusé de l’opiniâtreté de son « client », lui fournit habilement quelques réponses évasives qui ne permettaient, en fait et au grand dam de qui l’on sait, aucune conclusion.

Ainsi s’achevait la tentative de contournement de notre cher DF, appliquant à la lettre la posture intellectuelle qui exige qu’on se réfère toujours à la source, qu’on élimine aussi tout hasard à la quête de l’exactitude. Renonçant à imaginer d’autres stratagèmes, il finit alors par glisser dans l’urne un chiffre dont l’histoire ne dit pas s’il était proche ou éloigné de la réalité…

Mais c’est une élève de Quatrième, dont nous tairons le nom pour l’instant, qui a trouvé le poids de ce bel œuf, avec, tenez-vous bien, les trois décimales exactes ! Rendez-vous le lundi de la rentrée, à 15h50, sur la cour d’honneur, pour la remise officielle de l’Œuf de Pâques JP2 2022. L’histoire ne dit pas non plus si, « par l’odeur alléché », notre DF cherchera, le 25 avril prochain, dès 15h51, à tenir à notre gagnante quelque « langage » flatteur…

JDE