25 Mar

Mille souvenirs… so british

Lundi 13 mars – Jour 1

Rendez-vous de grand matin au « bowling green », francisé en « boulingrin » aux temps joyeux de la Guerre de Cent Ans. Quelques retards après et avec deux shuttles de décalage, les pneumatiques de notre vénérable car arpentent le bitume de la Blanche Albion, non sans avoir goûté du plus romantiques des pique-niques sous l’impulsion créatrice de Mme Roman : inside the shuttle itself

Ce n’est pas sans un certain doute que nous entamons la route pour la capitale,  avec des pointes à 50km/h en cote… Soucis de moteur réglés avec Mohammed, notre chauffeur hors-pair, mais pas avant être  parvenus près  de Westminster (on a pu profiter du paysage, à cette vitesse). On arrive in extremis !

La récompense nous attend : une superbe croisière partant du mythique Big Ben en direction du non moins mythique Tower Bridge. Deux touches normandes à l’arrivée : le croiseur HMS Belfast, vétéran du DDay, et la Tour de Londres, de nos rois normands, bâtie de la belle pierre de la belle ville de Caen.

On sent l’ambiance « british » partout… En fin de journée, les enfants découvrent leur famille d’accueil. En attendant les découvertes du lendemain,  mais ceci est une autre histoire. 

 

Mardi 14 mars – Jour 2

Lever matinal pour une nouvelle journée de découverte dans la superbe capitale d’Outre-Manche. 

It’s a long way to Tipperary: deux heures de car… Certains somnolent quelque peu, tous s’occupent avec patience, sachant que cette dernière sera récompensée.

La journée est maussade,  un voile nuageux et une pluie perfide – qui ne sont pas sans surprendre sous ces latitudes – sont certes navrantes, mais la certitude de revoir l’azur du ciel londonien vers midi nous pousse à intervertir le programme.

Nous débutons donc avec la visite de l’Imperial War Museum à la grande satisfaction d’un professeur d’histoire (qui y a retrouvé un vieil ami à quatre pneus découvert et ramené depuis des profondeurs sahariennes), une façon de revivre le programme de Troisième, mais selon une vision britannique. Un bon complément, avec une muséographie résolument moderne, au Mémorial de Caen. Bien sûr, il fallait remplir un questionnaire. 

Pique-nique plus bucolique en compagnie des écureuils du musée et sous le soleil (certes, pas de plomb). Temps libre dans le quartier de Trafalgar Square, après quelques informations sur la famille Nelson, la nemesis de Napoléon (l’occasion de découvrir les vertus conservatoires d’une barrique de rhum).  C’est l’occasion de déambuler et de découvrir la ville, au gré de l’humeur et des goûts de chacun : National Gallery, Piccadilly Circus, magasins tels le Hamley’s, vendeurs de douceurs agréables aux palais d’adolescents au ventre jamais rassasié…

Nous nous retrouvons tous pour une visite pédestre dans le cœur historique du pouvoir : 10 Downing Street, House of Parliament, Scotland Yard, Westminster Abbey, différents Mémorial de la Seconde Guerre mondiale (RAF, femmes en guerre,  Gurkhas, cénotaphe des morts à la guerre…). Nombre de statues de femmes et d’hommes illustres jalonnent ce parcours aux sources d’une histoire insulaire et mondiale : ce bon vieux Winston (Churchill), Mandela, Gandhi…mais aussi la reine Boudicca, véritable mythe de ce côté-ci de la Manche : elle s’opposa en vain à la puissance de Rome en fomentant une révolte sanglante. Le « clou » fut incontestablement le spectacle presque d’un autre âge – et ô combien exotique et captivant – de l’inspection des sentinelles des Horse Guards. 

L’heure du retour à sonné.  Demain sera un autre jour, mais ceci est une autre histoire.

NB. Mme Roman prétend avoir vu des perruches dans les arbres…

Mercredi 15 mars – Jour 3

Point d’aurore aux doigts de rose comme dans l’Iliade que chante Homère, mais un ciel sombre et lourd bien britannique. Le trajet et long et l’esprit vagabonde devant le paysage qui défile,  quoi que certaines banlieues soient moins inspirantes que d’autres à cet égard. Belle matinée à visiter le superbe Globe de Shakespeare,  avec des guides passionnants. Des anecdotes surprenantes… Reconstruction, certes, mais le lieu où ont été jouées des œuvres immémoriales. 

Après un déjeuner à Spitalfieldsmarket, nous partons à la découverte de street art, avec des œuvres aussi originales que réussies, qui peuvent séduire les moins ouverts à ce genre artistique.  Nous nous tenons du côté de White Chapell, quartier fort cosmopolite d’où émanent les appels à la prière de minarets, secteur où Jack l’éventreur a sévi . La visite de la zone doit indubitablement être plus palpitante en mode solo et nocturne.

Suite au prochain épisode. 

Jeudi 16 mars – Jour 4

Grande journée à Londres.  La matinée débute par le mémorable Science Museum où il y en a pour tous les goûts : espace, mathématiques,  médecine,  aviation,  télévision,… L’occasion de croiser des inventeurs ou des machines mythiques (surtout pour les Britanniques, parfois). 

Pour le déjeuner et l’après-midi,  un long temps libre dans le cadre magnifique du quartier de Covent Garden. Outre les boutiques les plus diverses,  on ne compte plus les magnifiques édifices « so British » (y compris de belles églises catholiques,  encore nombreuses sur cette terre anglicane), ainsi que les musées à ne pas manquer : National Gallery (on y voit des œuvres de Monet, assez connu en Normandie…) où encore British Museum (ah! la fameuse pierre de Rosette). 

En fin d’après-midi,  un spectacle musical réussi librement inspiré de la vie des femmes d’Henri VIII: Six, comme le nombre d’épouses du monarque.  Une manière dynamique de clore notre séjour londonien.  

Demain,  nous serons près de la côte. Mais ceci est une autre histoire…

 

Vendredi 17 mars – Jour 5

Départ pour la France. C’est l’heure des adieux avec les familles d’accueil. Il ne s’agit pas d’oublier sa valise (comme on a pu manquer de le faire à l’aller). Une élève avait oublié son porte-monnaie dans la voiture de son hôte, qui heureusement s’en est rendu compte et nous a rattrapés (nous étions à peine partis). Cette fois-ci,  le trajet nous épargne l’épreuve des bouchons de Londres. Un crachin anglo-saxon nous accueille au Battle of Britain Museum,  sis à Folkestone. Nous jouissons d’une visite guidée instructive et bien menée. 

Ô joie enchanteresse: la terre de France s’offre à la vue dans l’horizon brumeux ! Le spectacle des escadrilles à croix noires devait être plus crispant en 1940…

C’était la dernière étape du périple. Nous gagnons ensuite la gare du shuttle, suivi de la traversée puis de l’ultime étape du retour, la tête pleine de souvenirs et à la joie de retrouver les siens.

Benoît RONDEAU, grand reporter (The Bluecoats Edition)