01 Déc

En hommage à Jacky Gellée

Nous avons appris le décès de Jacky Gellée, à l’hôpital de Bois-Guillaume, dans sa 78e année, le 20 octobre dernier.

Né en plein Pays de Bray, dans le petit village de Grumesnil, Jacky est le deuxième d’une fratrie de trois enfants : un frère aîné ; une sœur puînée. Le père est artisan menuisier. Tout petit, il est déjà passionné par les films de cape et d’épée, les exploits des cascadeurs, les arts martiaux (il a rêvé très tôt de devenir moniteur de judo ou de karaté).

Il suit ses études secondaires à Rouen, comme interne, à Fontenelle. Il échoue à la deuxième partie du Baccalauréat, commence des études de journalisme – mais le milieu lui déplaît – et enchaîne alors avec son service militaire chez les parachutistes, à Pau ou à Tarbes, on ne sait plus.

Après quelques petits « boulots », il est surveillant, pendant deux ans, à Gournay-en-Bray, à l’école Saint-Joseph, tout en préparant à nouveau le baccalauréat A4, qu’il obtient à la session 1971.

Quelques mois plus tard, à la rentrée de septembre, il entre à l’Institution Join-Lambert, en qualité de surveillant d’internat ; il est alors âgé de 25 ans. « Animateur de la vie éducative », comme on disait alors, il s’occupe plus particulièrement du dortoir des Premières, puis des Quatrièmes – Troisièmes. À la rentrée 1980, l’Internat – qui comptait alors, disait-il, 200 élèves – lui est confié par M. l’abbé Bernard Morin.

À cette responsabilité s’ajoute celle de la Bibliothèque, qui deviendra progressivement CDI. Il suit alors une formation exigeante, à l’Institut Supérieur de Pédagogie, pour être engagé, comme Documentaliste, à la rentrée 1988, par M. Daniel Kerdraon. « Il a été l’une des premières personnes avec qui j’ai parlé en arrivant à Join-Lambert et j’aimais son érudition et sa gentillesse quand je venais travailler avec des élèves au CDI » témoigne aujourd’hui un professeur.

Il a passé sa vie à l’Institution, s’en échappant rarement : à Noël pour un déjeuner familial, une semaine l’été chez Guy Fizel, Professeur de Philosophie, pour l’aider dans ses travaux ; mais surtout, une ou deux fois par semaine au cinéma – dont il prisait tout spécialement les films d’action.

Il prend sa retraite le 31 juillet 2009, à 63 ans, quittant à regret la chambre qu’il avait dans la Maison – véritable caverne d’Ali Baba : livres d’art, polars et thrillers, affiches de cinéma, insignes militaires, et autres accumulations qui allaient du sol au plafond, résultats des différentes collections qui l’avaient passionné.

Quitter l’Institution lui était impossible ; aussi, jusqu’à la pandémie du COVID, il avait finalement gardé une place en vie scolaire du Collège, comme bénévole, rendant mille menus services au quotidien de la « bulle ». Particulièrement méticuleux, adepte du normographe et des classements scrupuleusement effectués, sa fiabilité en ce domaine était légendaire.

À l’issue de la pandémie, il a été accueilli à la Rose des Sables, rue Maladrerie ; mais restant fidèle à lui-même : discret, modeste, s’excusant presque d’être là, et ne se dévoilant pour ainsi dire jamais.

Nous adressons à sa famille, son frère, sa sœur, son neveu-filleul et ses deux nièces, nos condoléances, sincères et émues.

Jean-Dominique EUDE, Directeur

 

La cérémonie d’adieu se tiendra ce jour, vendredi 1er décembre, à 13h30, au Crématorium de Rouen.