Bonne et sainte année à tous !
En ce 1er janvier, premier jour de l’année nouvelle, nous fêtons Marie, Mère de Dieu. Voici une méditation rédigée par le Père de Belloy.
Inaugurer une nouvelle année, pour un disciple de Jésus, qui sait que Dieu est venu accomplir toutes choses nouvelles, est de l’ordre de la sanctification du temps plus que de la fête païenne conventionnelle. Il est bon de vous souhaiter une belle année de grâce. Et vous le savez, chers amis, chaque jour, chaque mois, année nous rapproche de l’éternité. Fêter Marie, Mère de Dieu, et intercéder pour la Paix, c’est faire œuvre d’éternité. Marie est comme l’arche de Dieu, couverte de gloire. Elle reçoit en elle celui qui habite corporellement la gloire de la divinité (Col 2, 9).
Elle découvre que le Seigneur est avec elle et qu’elle est unique. Comme nous, Marie est petite devant le mystère divin : elle se trouble à l’annonce de son identité de grâce. Devant l’irruption de l’incréé, le créé tremble. « C’est un étonnement de lumière et non de faiblesse » (Bérulle). Mais Marie obéit instantanément au « ne crains pas » de Gabriel.
« Le cours de la vie de Marie est un mouvement perpétuel, qui sans intermission, sans relaxation tend à celui qui est la vie du Père. Dieu répand de moment en moment de nouvelles grâces en cette âme, et cette âme y répond incessamment et de toute sa puissance ; et cette correspondance et harmonie parfaite l’élève en un comble de grâce. » (Bérulle). Marie ne revient pas sur elle. Elle ne se regarde pas. Elle voit Dieu, son Créateur et Père en tout.
Marie est libre. Elle est disponible au projet de Dieu, en présentant ce qu’elle est. Elle est Femme. Elle s’ajuste à Dieu, selon la grâce qui l’a justifiée. Son quomodo, comment cela sera-t-il, questionne en toute humilité et disposition à servir. Marie a confiance, elle est dans la confiance.
Marie s’engage dans la foi, en s’appuyant sur la Miséricorde du Père. Marie s’engage en priant. Elle écoute en silence le Messager de Dieu. Elle est en silence au-dedans. Elle reçoit la Parole, ce dévoilement de son être κεχαριτωμένη, toi qui me ressemble, dit Dieu, car tu es celle qui est en affinité de lumière et de vie avec LA PURETÉ DE MA GRÂCE. En Marie les trois vertus théologales sont connexes. Marie croit que « cela sera », espère que « cela sera », veut que « cela sera ». « Marie conçoit en son coeur avant de concevoir en sa chair. » (saint Augustin). Comme une δούλη, une servante aimante, elle s’engage avec joie, dans un désir joyeux. Son intelligence adhère. Sa volonté aime et choisit ce Dessein d’Amour comme le sien. Marie s’engage selon la finalité du projet de Dieu « en vue de » (κατά). Dieu s’est fait homme pour donner à la personne humaine d’être sanctifiée, divinisée par pure grâce. Sa foi est bienheureuse. Elle est heureuse. En son Magnificat, Marie adore et célèbre son Seigneur, son Sauveur. Elle célèbre sa miséricorde.
Marie devient la Mère de Dieu (concile d’Éphèse). Après avoir donné la lumière terrestre à Celui qui est la lumière divine, Marie emmaillote son enfant avec tendresse. Marie est libre en ses gestes pour s’occuper seule de son enfant. Elle est la Mère vierge, toujours vierge.
Les bergers voient la gloire de Dieu. Marie garde la Gloire de Dieu. La gloire de Dieu était au dedans de Marie. Elle enveloppe maintenant les pauvres du peuple. L’enfant est Sauveur, Christ et Seigneur. Ce sont les bergers qui en reçoivent l’annonce. Marie garde et confère la parole-événement. Devant les mages. Marie s’émerveille. Elle reçoit leur visite comme un signe confirmant sa foi, témoin de la conduite et de la bonté de Dieu.
Ô Marie, Mère de Dieu, Reine de la Paix, Ô Marie, Mère du Bon Conseil, Ô Marie qui défait les nœuds de notre existence, Ô Marie, réconciliatrice, Ô Marie, avec toi rien n’est impossible, prie pour nous, tes enfants.
« Souvenez-Vous, ô Très Miséricordieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre Protection, imploré votre Assistance ou réclamé votre Secours, ait été abandonné. Animé d’une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, je cours vers Vous, je viens à Vous et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à Vos pieds. Ô Marie, Mère du Verbe Incarné ne rejetez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. » Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)
Photos du 8 décembre dernier.