12 Mai

Art et sacré

Pour commencer la cinquième visite pédagogique pour les élèves de Seconde en option Histoire des Arts, les élèves avaient à comprendre, dans le cadre du programme, la relation étroite et complexe qu’entretient l’art avec le fait religieux, leur commune relation au sacré et à ses représentations artistiques. Après avoir travaillé en cours sur la place de l’Eglise catholique dans la société au Moyen-Âge et à la Renaissance ; il devenait pertinent de les confronter aux œuvres du Musée des Beaux-arts.

Commencer par L’Adoration des Mages, peint vers 1497, par Pietro Vanucci a permis aux élèves de comprendre ce qu’était la prédelle d’un retable, avec trois panneaux peint sur bois aux titres explicites L’Adoration des Mages, Le Baptême, La Résurrection du Christ.

Pour une seconde étude, un tableau de Gérard David (1450-1523), La Vierge entre les Vierges réalisé vers 1509 : Marie trône entre deux anges musiciens avec l’Enfant qui égrène une grappe de raisins, symbole eucharistique. Elle reçoit l’hommage d’une assemblée de martyres reconnaissables à leurs attributs traités en ornements précieux. Les élèves ont pu reconnaître quelques unes des Saintes comme Dorothée à la corbeille de roses, ou encore Agnès, un agneau à ses pieds. Ce qui a le plus surpris les élèves – qui ont étudié la peinture de la Renaissance dans le cadre du programme – c’est la présence peu commune d’un portrait d’homme qui s’unit à cette sainte conversation. C’est le peintre Gérard David, lui-même, accompagné de sa femme Cornelia, reconnaissable à sa cornette blanche.

Nous ne pouvions pas terminer cette visite sur l’art et le sacré sans prendre un temps d’émerveillement devant La Flagellation du Christ, du Caravage, peint vers 1606, à l’anecdote intéressante. En effet, c’est en 1955 que le musée achète ce tableau sans penser avoir acquis ce qui deviendra l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre. Ce qui a frappé les élèves dans cette œuvre est sans doute la brutalité des gestes des bourreaux, la recomposition des formes par la lumière et la physionomie éreintée du Christ traduisant une réalité concrète.

Permettez-moi de conclure en citant Hector Carbonneau : « L’art mène à Dieu, car il tend vers la perfection. Il y a, dit-on, un ciel de gloire pour les artistes malheureux ».

Nathalie LAFON-BILLARD, Professeur d’arts plastiques en charge de l’Histoire des arts