Établissement normand, l’Institution Jean-Paul II ne pouvait demeurer à l’écart du 80e anniversaire du Débarquement, événement majeur de l’histoire de la Normandie, mais surtout de l’histoire mondiale, occasion toujours renouvelée pour nous, Européens, d’exprimer, avec nos amis américains, notre attachement aux valeurs de la démocratie et des droits de l’Homme, qui étaient tout l’enjeu de cette immense confrontation.

Les six millions de visiteurs, dont de nombreux étrangers, attendus en Basse-Normandie pour ce 80e, ainsi que l’engouement pour les festivités et les lieux de mémoire, témoignent de l’intérêt porté au Jour J.

Cette journée exceptionnelle du 27 mai dernier doit tout à l’initiative et au dynamisme, ainsi qu’à la passion, d’un de nos élèves de Terminale : Romain Baffrey, qui a porté à bout de bras ce projet chronophage. Le résultat s’est avéré à l’image de cet investissement conséquent, pour le plus grand bénéfice de l’ensemble de l’Institution.

Le souvenir des sacrifices consentis en ces heures tragiques des années 1940 se doit d’être perpétué. Pour cela, des associations de collectionneurs comme « Les Aigles Verts » ou encore « Overlord 76 », reconnues d’utilité publique, font œuvre de passeurs de mémoire. Les élèves ont ainsi pu avoir accès à des engins – des jeeps – ou des armes et équipements mythiques de la Seconde Guerre mondiale, tout en bénéficiant des explications pertinentes de passionnés soucieux de transmettre. La possibilité offerte à tous de manipuler les objets et de poser toutes les questions a participé à la réussite de cette journée.

L’intérêt était d’autant plus marqué que les élèves ont pu s’informer sur les aspects les plus divers de la période, en particulier avec l’exposition en Salle des Conférences, où des panneaux et un film réalisé par des élèves et des membres de l’Institution, côtoyaient une riche collection présentant des pièces aussi diverses que variées (photographies, objets de la vie quotidienne, uniformes et casques, défense passive…). L’étendue des témoignages (occupation, bombardements…) offrait une vision globale des événements, nullement limitée à l’expérience des soldats.

Les mines réjouies des enfants de Maternelle et du Primaire, mais aussi de la curiosité affûtée de nombre de collégiens et de lycéens faisait plaisir à voir, d’autant plus que le souffle de la passion et de transmettre se lisait également dans les yeux des intervenants, ravi de donner de leur temps pour la mémoire de la Libération.

J’avais fait concocter par le chef un repas « à l’américaine » des années 1940, pour être dans l’ambiance : le hot-dog était alors typique d’outre-Atlantique et Coca Cola, soucieux de son image, s’était évertué à assurer l’approvisionnement de son fameux breuvage sur tous les fronts et sous toutes les latitudes.

Remercions enfin M. Bligny et ses élèves de Troisième, qui ont entonné le fameux et poignant « Chant des partisans », dans une cour savamment décorée pour l’occasion.

Je pense que beaucoup se souviendront avec plaisir de ce 27 mai 2024.

Si cette journée a été vécue par les élèves à la fois sous l’angle festif et de la curiosité tout en éveillant l’intérêt pour le Débarquement et la nécessité de préserver la mémoire de l’événement, alors cette journée aura pris tout son sens.

Benoit RONDEAU, Professeur