27 Nov

De la douce mélodie de l’Opéra à l’effervescence de la Foire Saint-Romain

En ce mercredi 19 novembre, nous nous sommes aventurés hors des murs familiers du Collège pour offrir à dix de nos internes un moment à la fois culturel et récréatif. La sortie débutait à l’Opéra de Rouen, où une répétition publique nous attendait, avant de se prolonger dans l’effervescence de la Foire Saint-Romain.

C’est toujours une expérience singulière que d’entrer à l’Opéra : à mesure que nous prenions place, un silence s’installa doucement, un silence d’attente, presque de recueillement. Les internes eux-mêmes, d’ordinaire prompts à bavarder, se laissèrent gagner par cette solennité. Lorsque les musiciens commencèrent à accorder leurs instruments, un frémissement parcourut la salle. Ce n’était encore qu’un tissage désordonné de notes, mais déjà quelque chose se levait. La répétition s’engagea : la musique surgit, de plus en plus ample, s’échappant de la scène avec une lenteur majestueuse, pour nous atteindre du haut de notre balcon.

Puis, nous retrouvâmes la rumeur vibrante de la Foire Saint-Romain, en formation tortue pour se protéger de la pluie. Léonard conduisait les auto-tamponneuses avec une fougue parfaitement maîtrisée, en opposition à Jules et sa conduite en marche arrière. Alexandre et Théodore, eux, n’avaient plus tout à fait la même couleur au visage après avoir affronté une attraction culminant à soixante-dix mètres ; et ne parlons pas des visages d’Édouard et de Paul, décoiffés par la chute vertigineuse de la tour, qui conservaient l’empreinte de leur frayeur mêlée d’excitation.

J’aimerais qu’en parcourant ces lignes, vous entendiez l’écho des éclats de rire, que vous soyez témoin du sans faute de Jean et Edmond au tir à la carabine ; que vous sentiez l’odeur sucrée de la pomme d’amour achetée par Charles, ou celle des beignets dont la générosité laisse au coin des lèvres une trace de chocolat.

Car c’est peut-être cela que je souhaite vous transmettre : non seulement le récit d’une sortie, mais ce que ces moments portent en eux d’indicible, la beauté de la musique, le frisson des manèges et la joie simple d’être ensemble sous un ciel d’automne qui nous sembla plus lumineux.

Johanna DEHESDIN, AVS du Collège