L’Art et le Sacré
L’art a souvent été utilisé pour représenter le sacré, c’est-à-dire ce qui est lié à la religion, aux croyances, au divin, à la spiritualité et à ce qui transcende. Dès l’Antiquité, les temples, les pyramides, les fresques intégraient cette dimension liée aux croyances. Au Moyen-âge, en Europe, l’art était au service de la foi chrétienne à travers l’architecture, les vitraux, ou les enluminures.
L’art sacré est donc considéré comme un vecteur pour les artistes leur permettant ainsi d’exprimer leur foi, de raconter des scènes bibliques, religieuses, ou de rendre hommage à des figures spirituelles. L’art sacré peut également s’inspirer de la nature car elle est dans de nombreuses cultures considérées comme sacrée. L’art sacré s’inspire alors de la nature pour exprimer le divin. Il peut enfin rechercher une harmonie entre l’humain et le spirituel.
Trois œuvres exposées au Musée des Beaux-Arts de Rouen montrent des approches différentes de l’art sacré.
Le Bain de Diane – François Clouet (vers 1550-1560)
Cette peinture à l’huile peinte à la Renaissance par l’artiste français François Clouet représente Diane, déesse romaine de la chasse et de la nature, en train de se baigner. Même si ce n’est pas une scène religieuse chrétienne, cette œuvre est liée au sacré mythologique (mythologie gréco-romaine) c’est-à-dire au caractère sacré tel qu’il apparait dans les mythes.
Sur cette toile, sept personnages sont représentés. A gauche, en arrière-plan, un cavalier, et au premier plan, deux autres personnages mi-homme mi-animal (bas du corps) dont un qui joue de la musique. Au centre, Diane portant un drap blanc entourée de ses trois nymphes, dans un paysage paisible, vallonné et verdoyant. Les autres draps colorés portés par les nymphes contrastent avec la blancheur de leur peau.
L’artiste mélange beauté du corps, calme naturel et symbolisme divin. Le sacré et l’esthétisme se mêlent pour offrir une vision idéale, précise et intime de la beauté féminine.
Parce qu’elle représente une divinité, dans un moment intime, presque rituel. Elle montre aussi le respect de la nature et du corps féminin comme quelque chose de pur, presque sacré.
Crucifix de Toscane – Art religieux du XVe siècle
Ce grand crucifix peint (artiste inconnu) est une sculpture en bois recouvert d’un enduit à base de plâtre, typique de la renaissance italienne (Christ de Michel-Ange, de Sansovino), représentant le Christ sur la croix.
Jésus est représenté nu, de manière frontale, la tête baissée, les bras tendus, les mains et les pieds cloués. Le pied droit recouvre le pied gauche qui prend appui sur la croix. Si la souffrance ressort de cette œuvre, il se dégage une impression de perfection, de beauté et de paix.
Cette œuvre est sacrée car il s’agit d’un objet religieux présent dans les églises et dans les maisons des chrétiens. Il fait partie des objets de culte et sert à la prière, à la méditation et à la dévotion. Il permet aux hommes de se remémorer la souffrance que le Christ, le Fils de Dieu, a enduré pour sauver les hommes.
Maquette de l’église Saint-Maclou de Rouen – Architecture gothique flamboyante (XVIe siècle)
La maquette réalisée vers 1500 représente une église gothique célèbre située à Rouen, l’église Saint Maclou. On ne connait pas l’auteur de cette maquette ni sa fonction : maquette pour représenter cet édifice, chef d’œuvre de l’art gothique flamboyant ou modèle servant à guider le travail de ceux qui l’ont construite.
La maquette permet de bien distinguer les 5 pignons (ou gables) de la façade ouest de l’église
Cette église allie à la fois des arches élancées, des vitraux, des sculptures fines. Tout est conçu pour élever le regard vers le ciel, se rapprocher du divin et inviter à la prière.
Il s’agit donc d’une œuvre sacrée car l’église est un lieu de culte, un espace où les fidèles se rapprochent de Dieu. L’architecture est pensée pour créer une ambiance spirituelle, avec la lumière, la hauteur et ses formes complexes.
En conclusion, ces trois œuvres très différentes montrent la façon dont l’art sacré peut s’exprimer à travers :
- la peinture avec « le bain de Diane »reprenant les codes de la mythologie,
- la sculpture avec le crucifix de Toscane et la maquette de l’église Saint Maclou (architecture) qui sont des œuvres de la foi chrétienne
L’art sacré permet de rendre visible l’invisible, d’exprimer la foi, la spiritualité, ou la beauté du divin dans le monde.
Raphaëlle AKRICH-LANGNEL, élève de Seconde 4