Le quotidien peut rapidement se transformer en une sorte de tunnel ou d’autoroute sur laquelle on glisse sans prendre conscience des paysages qui nous entourent, uniquement tendus vers le point d’arrivée et vigilants aux obstacles ou dangers qui peuvent se dresser sur notre route. Pourtant, il existe bien des « aires de repos » ; mais prenons-nous vraiment le temps de ces pauses, pourtant essentielles ?

C’est ce que propose l’ADDEC, l’Alliance des Directeurs et Directrices de l’Enseignement Chrétien : une pause salvatrice pour alléger, un petit moment, le poids du quotidien et repenser le sens que l’on donne à nos missions.

En effet, tout le paradoxe peut être là : aller dans tous les sens sans trouver la bonne direction, sans donner tout son sens à nos actions auprès des jeunes. Oublier un instant le document administratif à envoyer en urgence aux instances académiques pour prendre le temps d’une discussion avec un collègue ou un étudiant. Ne laisser personne sur le bord de la route.

Cette année, pour la session postbac, la réflexion était orientée vers les notions de service et de réussite : « Réussir pour servir ? ou servir pour réussir ? ». Plusieurs intervenants d’univers différents se sont exprimés sur cette question et nous ont ouvert des pistes de réflexion pertinentes.

Difficile de résumer en quelques mots la richesse des échanges et la lucidité des propos mais ce que l’on peut retenir c’est que quand on se met au service des autres, des jeunes, il s’agit alors d’un don total de soi, gratuit, à la fois sacré et profondément humain. Á l’image du Christ qui nous inspire et qui nous guide, notre mission prend son sens, non dans une vaine satisfaction de la mission accomplie mais bien dans la joie de servir Celui par qui et pour qui ce don est offert.

Le contexte économique, politique et social ne laisse que peu de place à ce service, cet altruisme et prône davantage une réussite individuelle, matérielle. Il est donc primordial que nos écoles soient le lieu où réussite et service collaborent pour le Bien commun et aident à dépasser les premiers réflexes du « chacun pour soi » ou du « donnant donnant » qui mènent forcément à une forme d’isolement et de désespoir.

Prônons la joie et l’espérance, rendons service, le meilleur moyen de réussir sa vie.

Karine FERRARO MASURE, Directrice adjointe en charge de JP2Sup