Reconnaissance
J’ai quitté l’Institution en mars 2020, au moment du premier confinement, sans imaginer un seul instant que ces « quelques semaines » seraient en réalité le point final de mon passage à Jean-Paul II. Et pourtant, après sept années passées dans cet environnement exigeant et bienveillant, j’ai emporté avec moi bien plus que des souvenirs : une manière de voir le monde, une solide discipline et de grandes ambitions.
Après la Terminale, j’ai intégré le Global BBA de l’ESSEC : un cursus international et professionnalisant où chaque étudiant est libre de construire un parcours sur mesure. Dès le départ, j’ai compris que cette liberté s’accompagnait d’une grande responsabilité : pour accéder aux meilleurs stages et aux échanges les plus sélectifs, je devais me démarquer par l’excellence.
En parallèle, j’ai souhaité donner du sens à mes études en m’engageant dans plusieurs associations à l’ESSEC. Avec Rotaract, j’ai participé à des maraudes, des collectes de vêtements et des banques alimentaires au service des plus démunis. J’ai aussi pris la parole au nom de HeForShe, association prônant l’égalité hommes-femmes, lors de conférences devant plusieurs centaines d’étudiants. Ces engagements me tiennent à cœur et sont une manière, pour moi, de continuer à vivre les valeurs d’altruisme et de solidarité que j’ai reçues à Jean-Paul II.
Mes efforts m’ont permis d’intégrer le top 10 % de ma promotion. C’est ainsi que j’ai pu partir un semestre à Singapour, où j’ai découvert une culture qui m’a fascinée.
Je pense souvent aux cours d’anglais reçus à l’Institution, notamment ceux de Mme Le Flohic et de Mme Boissinot. Ils ont posé les bases qui me permettent aujourd’hui d’évoluer avec aisance en anglais dans des contextes aussi bien académiques qu’associatifs et professionnels.
À la fin de cet échange, je suis partie au Cambodge, à Sihanoukville, pour un volontariat de deux mois dans une association œuvrant pour l’enfance et l’éducation. Chaque jour, je rejoignais le centre pour partager des moments avec les enfants, et chaque soir, je mobilisais mon réseau pour collecter des fonds pour cette association. J’ai lancé une cagnotte, communiqué largement sur LinkedIn, et grâce à la générosité de nombreux contributeurs, la cagnotte a atteint plus de 3 000 euros. Ce fut une expérience marquante, parfois rude mais profondément humaine. Elle m’a appris que l’impact ne dépend pas de notre âge ou de notre statut mais de notre volonté d’agir.
De retour en France, j’ai débuté une alternance au siège de l’enseigne Leclerc, dans le développement produit. J’étais en charge de catégories concrètes (papeterie, maroquinerie scolaire, jouets, bagagerie, sport), et cette expérience m’a permis de découvrir les coulisses d’un grand groupe français.
Quelques mois plus tard, j’ai eu la chance de repartir, cette fois vers l’ouest, pour un semestre à l’University of Southern California, à Los Angeles. Une immersion dans un système éducatif radicalement différent où les professeurs – parfois diplômés de Harvard, Columbia et Yale – sont aussi des mentors. C’est là-bas que j’ai compris que je voulais évoluer à l’international.
Mais pour candidater aux meilleurs programmes mondiaux en management, j’ai dû passer des concours. J’ai d’abord préparé le GMAT, un test de logique et de raisonnement conçu pour des diplômés anglo-saxons, reconnu pour sa difficulté. Après plusieurs mois de travail intensif, le score obtenu n’était pas à la hauteur de mes ambitions. Sans me décourager, j’ai décidé de me tourner vers le GRE, un test proche du GMAT mais avec une composante verbale encore plus exigeante, fondée sur plus de 1 000 mots rares et techniques en anglais. Je l’ai passé le 31 décembre et obtenu un score solide : 325 sur 340.
J’ai ainsi postulé à quatre institutions : l’INSEAD, la London Business School, l’Imperial College of London et un double diplôme ESSEC x Centrale. Toutes m’ont acceptée.
Aujourd’hui, je suis en stage de fin d’études chez Wavestone où je suis consultante pour les secteurs banque et assurance. Je pilote également leur accélérateur de startups où j’interagis quotidiennement avec des entrepreneurs du monde entier. L’entreprise m’a proposé un CDI mais j’ai choisi de poursuivre mes études.
Au moment où je vous écris, je m’apprête à rejoindre l’INSEAD, quatrième meilleure école de commerce au monde derrière Harvard, le MIT et Stanford, et dont le Master in Management est classé troisième au niveau mondial. C’est comme un rêve qui devient enfin réalité.
Je me projette désormais à Singapour ou à Hong Kong dans un poste à impact, dans le domaine du capital-investissement ou de la stratégie. À plus long terme, je rêve de créer ma propre structure, tournée vers la santé dans les pays émergents.
Mais avant toute chose, je tenais à vous remercier pour la qualité de l’enseignement que j’ai reçu à Jean-Paul II. Tout cela m’accompagne encore aujourd’hui et m’a donné la confiance nécessaire pour avancer.
Avec toute ma reconnaissance,
Eugénie BILLÈS (2013-2020)