08 Mai

Un nouveau saint

Le religieux français et célèbre ermite du désert, Charles de Foucauld, mort en 1916 dans le Sahara algérien, deviendra bientôt un saint, a confirmé lundi dernier le Vatican, sans toutefois fixer une date de canonisation face aux incertitudes de la pandémie du coronavirus.

En effet, lundi dernier, un consistoire ordinaire (réunion de cardinaux) présidé par le pape François a confirmé qu’il ferait bien partie d’un groupe de sept bienheureux devant être canonisés.

Un deuxième miracle reconnu par le Vatican voici un an avait déjà ouvert la voie à la canonisation de Charles de Foucauld : l’insolite histoire d’un jeune charpentier de Saumur rescapé en 2016 d’une chute de 15 mètres dont il est ressorti indemne malgré un abdomen transpercé par l’élément d’un banc.

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Rien ne prédestinait le vicomte Charles-Eugène de Foucauld, né le 15 septembre 1858 à Strasbourg dans une famille fortunée, à une existence de missionnaire isolé et de futur saint. Orphelin à six ans, il est élevé par son grand-père maternel, colonel de l’armée française. Après des études à l’Ecole militaire de Saint-Cyr, il devient un officier noceur qui dilapidera la fortune léguée par son grand-père.

À 28 ans, il revient à la foi catholique de son enfance dans l’église Saint Augustin à Paris. Quatre ans plus tard, en 1890, il donne tous ses biens et entre chez les moines cisterciens de l’abbaye Notre-Dame-des-Neiges (Ardèche). Après la Syrie et l’Algérie, il accomplira, comme ermite, un long séjour à Nazareth dans le jardin des sœurs Clarisses.

Ordonné prêtre en 1901, il part, toujours ermite, au Sahara, en Algérie, d’abord à Beni Abbes, puis à Tamanrasset dans le massif du Hoggar. Fasciné par l’Eucharistie – « présence réelle » du Christ dans l’hostie – devant qui il prie sans cesse, il cherche aussi à témoigner de sa foi chrétienne, par l’exemple, en milieu musulman.

Il deviendra d’ailleurs une référence dans la connaissance de ces nomades, rédigeant notamment un Dictionnaire touareg-français, dialecte de l’Ahaggar qui fait encore autorité aujourd’hui. Charles de Foucauld a aussi laissé derrière lui de nombreux écrits, notamment des lettres à ses proches et des « cahiers » de ses réflexions quotidiennes.

Il est mort assassiné en 1916 à Tamanrasset, dans le Sud désertique algérien, par un membre de la confrérie musulmane senoussiste. Son procès en béatification avait commencé dans les années 1930 et il avait été déclaré « bienheureux » en 2005 par le pape Benoît XVI.

Avec Sainte Thérèse de Lisieux, « l’un des deux phares qui ont illuminé le XXe siècle » (Père Yves Congar).

Biographie complète de Charles de Foucauld : ICI.