Mgr Paul LECOEUR 4ème Supérieur de 1900 à 1906
Paul Lecoeur naquit le 13 mars 1848 à Rouen, où son père était un avocat de renom. Ainsi que ses deux autres frères, il fit ses études à l’Institution, où il entra le 5 novembre 1857, alors que l’abbé Join-Lambert venait de mourir.
Le jeune Paul Lecoeur était particulièrement doué ; il composait des poèmes dès l’âge de douze ans et nous avons conservé l’un deux, « Douleur d’une mère au départ de son fils pour l’armée », qui révèle un talent exceptionnel pour un enfant de cet âge. Trois ans plus tard, au terme de la classe de Seconde, en 1863, on lui attribua un diplôme d’académicien ; malheureusement, l’état de nos archives ne nous apporte aucune information sur ce qu’était alors le fonctionnement de l’académie dont il fit partie.
Bachelier ès Lettres en 1865, il entre aussitôt au séminaire Saint-Sulpice, qui bénéficiait alors d’un recrutement exceptionnel puisqu’un grand nombre des élèves de cette époque accédèrent à l’épiscopat. Ses études à Saint-Sulpice furent un moment interrompues par la guerre de 1870 ; il fut mobilisé et rédigea, au cours de ses campagnes, des Carnets qui furent heureusement retrouvés et publiés par Pierre Aubé.
Il sera ordonné le 21 juillet 1872 par le Cardinal de Bonnechose, Archevêque de Rouen, et aussitôt nommé profeseur à l’Institution Join-Lambert, qu’il rejoint à la rentrée suivante. Son cursus y est le suivant : 1872, professeur d’histoire ; 1875, préfet de discipline ; 1879, professeur de philosophie ; 1896, directeur de l’externat de Rouen (en conservant l’enseignement de la philosophie à Bois-Guillaume) ; 1900, supérieur de l’Institution après la réunion des toutes les classes à Rouen et la démission de l’abbé Flavigny.
En juillet 1906, il fut nommé évêque de Saint-Flour, siège qu’il occupa trente-six ans, plus d’un tiers de siècle, puisqu’il devait vivre jusqu’à l’âge de 94 ans ; il mourut le 18 mars 1942.
Dans cette carrière d’une longévité exceptionnelle, il ne passa que six ans à l’Institution, mais six années qui correspondent à l’installation des classes au 39, rue de l’Avalasse ; le succès de cette tâche est prouvé par les chiffres : de 1900 à 1906, l’effectif passa de 200 à 300 élèves.