Discours de M. Jean-Dominique EUDE, Directeur, le 8 décembre 2009

Discours prononcé par M. Jean-Dominique EUDE, Directeur de l’Institution, le 8 décembre 2009M. Jean-Dominique Eude, Directeur de l'Institution

 

Monseigneur,

Ma Sœur,

Mesdames et Messieurs les élus,

Monsieur le Directeur Régional de l’Enseignement Catholique,

Mesdames et Messieurs les directeurs d’établissements catholiques d’enseignement,

Mesdames et Messieurs les Professeurs,

Mesdames et Messieurs,

 

Merci d’être venus si nombreux !

Merci à chacun de vous d’avoir pris sur son temps pour cette fête de famille !

 

Vous connaissez sans doute cette fameuse histoire… Au Moyen Age, on demanda à trois tailleurs de pierres ce qu’ils étaient en train de faire. Le premier répondit : « Je taille une pierre », le second : « Je gagne ma vie » et le troisième fit cette réponse : « Je bâtis une cathédrale »…

 

Bien entendu, nous n’avons pas la prétention de comparer notre Institution à une Cathédrale, Dieu m’en garde, Monseigneur ! Mais… d’une certaine manière, nous posons une première pierre. Non pas en niant notre passé ! Notre triple origine est notre fierté, au contraire ! Mais par le fait de nous être unis et d’avoir changé de nom, nous faisons œuvre de « fondation » ou, plus précisément, de « refondation ».

 

Certes, ces pierres, cet édifice, aussi vénérables soient-ils, sont passagers, assez fugaces finalement au regard de l’histoire de l’humanité et, pardonnez-moi, au regard de l’éternité de Dieu. Mais ce qui ne passera pas, ce qui ne passe jamais, c’est l’esprit qui suinte de ces pierres, c’est l’esprit de notre communauté éducative, c’est l’esprit que nous souhaitons et essayons de transmettre aux jeunes.

 

Qui l’eût cru ? Qui eût pensé, il y a quelques mois, que notre réunion d’établissements fût possible ? Mais cette première pierre sera suivie, n’en doutons pas un seul instant, de plusieurs autres…

 

Je voudrais remercier Mgr Descubes, Sœur Annick Edwards et M. Bulteau de la confiance qu’ils nous ont témoignée dans cette aventure, aventure qui s’inscrit bien dans une démarche de l’Enseignement Catholique de Haute-Normandie. Un « nouvel » établissement ! Quelle audace ! Surtout aujourd’hui !

 

Je voudrais remercie Mme Valérie Fourneyron, Maire de Rouen, qui s’excuse de ne pouvoir être parmi nous. De Copenhague, elle nous écrit : « Bon vent à vous et à votre équipe. Pleine réussite à vos élèves. Amicalement. »

 

Je voudrais remercier l’architecte qui a travaillé cet été sur la nouvelle Maternelle, les artisans, les personnes de l’atelier et tous les services de l’établissement, avec une pensée particulière pour ceux – personnels et professeurs – qui ont donné de leur temps au début de l’été pour un coup de peinture dans plusieurs classes et qui se sont donnés sans compter, particulièrement en septembre dernier : un mois qui a été particulièrement « chaud », comme disent les jeunes. Plus qu’une action, cela a donné un élan et une atmosphère et, là encore, un esprit. Merci à vous, parents, qui nous avez fait confiance. Merci aux Anciens élèves qui nous avez soutenus. Merci à l’OGEC et à son Président, qui ont osé !

 

Mais quel est cet esprit ? Douceur et patience, exigence et confiance, « performance sans élitisme » pour reprendre vos mots, Monseigneur. Voilà l’esprit qui vivifie.

 

Oui, Jean-Paul II nous a enseigné le fameux « N’ayez pas peur ! » Je crois pouvoir dire que tous, nous avons relevé nos manches et que, malgré fatigues, contradictions et abandons, nous avons creusé la terre, labouré en fixant notre sillon sur une étoile, afin qu’il soit vraiment droit, juste et bon.

 

Nous avons essayé de suivre la recommandation du Christ : accueillir les enfants et se comporter comme des enfants. Des enfants qui croient que c’est possible, des enfants qui rient de leur aventure, des enfants qui travaillent pour faire le bonheur de ceux qui les entourent, des enfants qui prient simplement leur Père.

 

La force de notre Institution, c’est la réunion de nos richesses. Pour les trois établissements, il a fallu vivre concrètement les trois vertus de la Foi, de l’Espérance et de la Charité. Chemin d’humilité et d’abandon, où l’orgueil n’a plus de place. Réunion de nos richesses, de nos savoir-faire, de nos savoir-être. Réunion de tout ce qui nous rassemblait ; rejet de tout ce qui aurait pu nous diviser.

 

L’éducateur s’adresse à une conscience qu’il souhaite éveiller et éclairer, afin que cette même conscience puisse se déployer en liberté et en vérité. Eduquer un jeune, c’est reconnaître en lui une personne, animée par une vocation spirituelle. C’est le vouloir libre et responsable. C’est pour cette raison que l’éducation ne se limitera jamais à l’acquisition de connaissances. Elle comportera toujours une dimension intellectuelle certes, mais aussi une dimension morale et spirituelle. A l’intelligence intellectuelle s’ajoutera donc toujours « l’intelligence du cœur ».

 

Jean-Paul II est aujourd’hui reconnu, même dans les milieux éloignés des chrétiens, pour sa pensée anthropologique de premier plan. Faisons nôtre cette préoccupation : celle de l’Homme debout, responsable, droit ; faisons nôtre cette mission : rendre chaque homme digne de l’Homme.

 

Pour nous éducateurs, les enfants qui nous sont confiés ne sont pas des êtres à dominer, à dresser ou à faire rentrer dans un moule. Il s’agit – c’est notre vocation même ! – de servir chaque enfant, en partant de ce qu’il est et non de ce que nous rêverions qu’il soit, en suscitant ses énergies propres, ses talents, en choisissant la confiance, pour l’aider à devenir ce qu’il est appelé à être.

 

Confions notre établissement à Marie, comblée de grâce, dont c’est la fête aujourd’hui. Qu’à sa suite, nous qui disons « Notre Père, que ta Volonté soit faite », nous affirmions : que pour cette école, la Volonté de Dieu soit faite, dans la fidélité à nos fondateurs et dans l’ouverture au monde d’aujourd’hui.

 

Vive l’Institution Jean-Paul II ! Vive l’excellence ! Et merci à tous les artisans de Paix et de Joie !

Sainte Marie, Siège de la Sagesse, priez pour nous !

Merci.